Fiche livre avec critiques contemporaines de la parution de l'ouvrage


N°45 et N° 46 - Les Travailleurs de la mer

Primo publication Nelson en juillet 1913
in-16, 1fr25, 189 rue Saint-Jacques
2 tomes : 370pp et 316pp
Illustration : Louis BAILLY

Dans l´édition Ollendorff bibliothèque Nationale Volume 22 Edition 1911
Revue de la critique pages 536 à 546: Lien archive.org:La revue de la critique

L´avis de la critique bien pensante de l´époque
Roman épique publié en 1866. Annoncé pour juillet dans cette collection. L´ouvrage n´est pas comme la préface le ferait peut-être croire, un roman à thèse, un pamphlet contre la religion ou la société. C´est un roman, ou mieux, c´est sous une forme romanesque, le tableau du monde et de la vie de la mer, telle que l´auteur l´a étudiée à Guernesey, en un mot, c´est l´épopée.de la mer.
Comme la forme romanesque exigeait une intrigue, Victor Hugo a mis ses personnages aux prises avec l´amour. Cet amour est bien l´âme et le but de leur action ; on le sent toujours, même, quand il ne s´exprime pas, sous tous les événements, comme: certains courants sous les flots ; mais comme-drame ou comme récit, il tient assez peu de place dans l´ouvrage auquel il ne sert guère que de prologue et d´épilogue. Trois parties dans le livre : --Le sieur Clubin ; --Gilliatt ; --Déruchette. La première est un naufrage par une hypocrisie cupide ; la seconde, un sauvetage entrepris par l´amour ; la troisième, une trahison d´un amour méritant au profit d´un amour frivole. L´amour entreprenant la conquête d´une femme par un sauvetage, et échouant, le sauvetage opéré, devant le visage rose et frais d´un révérend, plus simplement, voilà le livre. Car, encore une fois, le sauvetage tel que le concevait Victor Hugo, c´est-à-dire comme une lutte contre toutes les puissances de la mer, contre l´anankè des éléments-et des choses ; le sauvetage, avec ou sans le levier de l´amour, mais, ici, avec ce levier suivant les exigences du roman, voilà les Travailleurs. Tout le reste n´est qu´accessoire, préparation ou complément. A travers l´ouvrage, nombreuses traces d´irréligion et de socialisme. Plaisanteries de mauvais goût; contre les rois ; rapprochements de noms déplacés : Messaline et la bienheureuse Marie Alacoque, Mahomet et Jeanne .d´Arc, etc. Dieu n´intervient dans le livre que comme; entremetteur d´intrigue amoureuse. Autrement, il est absent ; chez Victor Hugo, .l´homme de- mer est lui-même impie ; tous les personnages du récit affectent l´indifférence religieuse, même le jeune révérend de Saint-Sampson.

Victor Delille, in-Romans Revue 1913/06/15


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