Auteur - Mary Fitt

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Mary Fitt

Yardley 22/06/1897 - St Mellons (Cardiff) 21/02/1959


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Biographie





Une double vie, une double plume

Kathleen Freeman est né à Yardley près de Birmingham le 22 juin 1897, fille unique de Charles Henry Freeman, voyageur de commerce (originaire de Birkenhead près de Liverpool) et de Catharine Mawdesley (originaire de Southport au nord de Liverpool).

Une double plume : Née Kathleen Freeman, elle utilisera ce nom de plume pour tous ses ouvrages concernant la culture classique hellénique ainsi que pour quelques romans et nouvelles. Puis, en 1936, elle crée le pseudonyme de Mary Pitt pour écrire de nombreux romans et nouvelles classés dans le domaine des romans policiers ou de mystère.

Une double vie : Elle fut une grande voyageuse dans l'espace et le temps mais également sédentaire. Dès son enfance, elle s'installe à Cardiff au Pays de Galles dont elle ne bougera plus. Depuis les années 30 jusqu’à sa mort, elle vit à Lark's Rise, une maison située sur Druidstone Road à St Mellons - de nos jours un quartier de Cardiff - avec son amie le Dr Liliane Marie Catherine Clopet, un médecin de famille, qui fut également auteure de nouvelles, de contes et d’un roman.
Elle décède dans sa maison à St Mellons le 21 février 1959 à l’âge de 61 ans. Son amie Liliane Clopet décède 28 ans plus tard le 5 novembre 1987.


Une spécialiste de la civilisation hellénique classique

Elle fait ses études à la Canton High School for Girls puis à l’University College of South Wales and Monmouthshire à Cardiff. Elle étudie avec le professeur Gilbert Norwood (professeur de Grec et auteur d’essais et de pièces de théâtre sur la Grèce) et obtient en 1918 sa License en lettres classiques (BA - Bachelor of Arts). En 1919, elle est nommée professeur de Grec dans cette université. Elle obtient ensuite en 1922 sa Maitrise de Lettres (MA-Master of Arts) puis en 1940 son Doctorat (Doctor of Literature).
Elle publie en 1926 sa première œuvre de recherche sur la civilisation héllénique « The Work and Life of Solon ». La même année, elle écrit son premier roman « Martin Hanner, a Comedy » (histoire d’un professeur de latin), des poèmes et un recueil de nouvelles « The Intruder and other stories ».
De 1929 à 1934, elle ne publie rien. Elle reprend alors l’écriture dans 2 directions : les œuvres « sérieuses » avec la guerre en sous-entendu et les œuvres policières sous son pseudonyme de Marie Fitt.
Durant la guerre, elle traduit une sélection d’auteurs grecs pour le journal de Cardiff « The western Mail ». Cette contribution sera réunie dans l’ouvrage It has all happened before (1941) suivi de Voices of Freedom (1943) et What they said at the time (1945). Elle enseigne alors au ministère de l’information et participe au plan national d’éducation pour les militaires (« H.M. Forces ») stationnés en Galles du sud.
Le 1er octobre 1946, au moment où elle devient maitre de conférences (« senior lecturer ») dans son département, elle démissionne pour se consacrer aux voyages, à la recherche et à l’écriture. Elle continue à écrire sur des sujets classiques entre 1946 et 1954, son but étant de démocratiser ses connaissances pour rendre accessible au plus grand nombre le monde grec ancien. Ses œuvres sur les orateurs antiques, les cités grecques et les philosophes pré-socratiques sont encore éditées.
Elle devient directrice d’études (1948-52) puis est élue “Chairman” de la “Philosophical Society of Great Britain” en 1951. Elle y prononce une allocution sur les cités d’Athènes et d’Istambul qu'elle compare.
Elle se penche également sur la vie de Jane Austen - à partir de sa correspondance de 1796 à 1817 - dans l'ouvrage « T’other Miss Austen ».


Une grande voyageuse humaniste et discrète

Mary Fitt a toujours refusé de livrer quoi que ce soit de sa vie personnelle, estimant que ce qui intéresse le public c'est l'écrivain et non la personne derrière l'écrivain. Elle explique cette position lors d'un interview figurant sur le Dos de la couverture de “Death on heron’S mere” (n°659 de l’édition PENGUIN verte).

Asked for a biography, Mary Fitt says :
« It is, I think, the writer of fiction who is of interest to the public, not the person of whom the writer is a part. Therefore I do not propose to give details of where I was born, where educated, and so forth. In my character as Author, I was born some years later than Myself, in that part of the world which lies between classical Greece an Elisabeth legend.
In the present, the Author and I have identical interests. We live in the country, in what a friend recently described as “your Italian-blue house”. It is not Italian, but it is blue – sky-blue. Our hobbies are – our hobby is – people, their pleasant or queer or sinister possibilities, for we have noticed that Character really is Destiny.
Such a hobby involves travelling : so we travel, but not as Author : people see authors coming and they “talk script” , we like to see and hear them as they are off the set, because what they then say and do is new.
My interests range over time and space. My greatest regret is that one day I too shall have to pack up and leave this caravanserail, which is so mad, so bad, and so wonderful. »
Consultée pour une biographie, Mary Fitt disait :
« C’est, je pense, l’auteur de fiction qui présente un intérêt pour le public, et non pas la personne qui est derrière l’auteur. Je n’ai donc pas l’intention de vous dire où je suis née, où je suis allée à l’école, et ainsi de suite. Dans mon rôle d’auteure, je suis née quelques années après moi, dans cette partie du monde qui se trouve entre la Grèce classique et la légende élisabéthaine.
Dans le présent, l'Auteur et moi avons les mêmes intérêts. Nous vivons à la campagne, dans ce qu'un ami a récemment décrit comme « votre maison bleu-italien ». Elle n'est pas italienne, mais elle est bleue - bleue ciel. Nos loisirs sont - je devrais dire notre loisir est - les personnes et leurs potentiels agréables ou curieux ou sinistres, car nous nous sommes aperçues que « l’Acteur principal » est vraiment le Destin.
Un tel loisir implique de voyager. Nous voyageons donc, mais pas comme auteur : les gens voient les auteurs venir et « parler scenario » , nous aimons voir les gens et les entendre comme ils sont en dehors de la scène, parce que ce qu'ils disent et font alors est unique.
Mes intérêts grandissent au fil du temps et de l'espace. Mon plus grand regret est qu'un jour, moi aussi, je devrai plier bagage et quitter ce caravansérail, qui est si fou, si mauvais et si merveilleux. »

Dans cette autre interview, elle donne le sens et l'importance du voyage dans sa vie pour connaitre les gens (Interview figurant sur le Dos de la couverture de “ Three sisters flew home ” – n°941 de l’édition PENGUIN verte).

Mary Fitt writes: « he has been said, though unfortunately by a poet l dislike, that the proper study of mankind is Man. And it has been said, by a philosopher whom I greatly admire, that Man is the measure of all things.
These two aphorisms sum up equally my approach to writing and my approach to life.
It was the vast and pleasant study of mankind that set my feet on the roads he had travelled and sent me to the places where he has resided. So it has not been by chance that the journey that began in Paris should had taken me, over the years, to the other European capitals : to Rome and Berlin. Madrid and Istanbul, Athens and Budapest , that it should have taken me not only cruising past Stromboli on a summer night but also to spend long summer days in the Arctic Circle.
And as Man is the measure of all things, this dictum has given me the excuse I have not needed to study his philosophy, his poetry, the works of his hands - and his villainy. »
Mary Fitt écrit : « il a été dit, malheureusement par un poète que je n’apprécie pas, que l’étude même de l'humanité c’est l’Homme. Et il a été dit, par un philosophe que j'admire beaucoup, que l'homme est la mesure de toutes choses.
Ces deux aphorismes résument tout autant mon approche de l'écriture que mon approche de la vie.
Ce fut l'étude vaste et agréable de l'humanité qui mit mes pas sur les routes que celle-ci avait parcourues et qui m'a envoyé aux endroits où elle a résidé. Ce n’est donc pas par hasard qu’un voyage commencé à Paris m’aie emmenée, au cours des années, vers les autres capitales européennes : Rome et Berlin. Madrid et Istanbul, Athènes et Budapest, et m’a conduite non seulement à naviguer par une nuit d’été près du Stromboli mais également à passer de longues journées d'été sur le Cercle Arctique.
Et comme l'homme est la mesure de toutes choses, ce dicton m'a donné l'excuse de ne pas avoir besoin d'étudier sa philosophie, sa poésie, les œuvres de ses mains … et sa bassesse. »

Ne peut-on pas penser que la dernière phrase de cet interview, un peu énigmatique, est en contradiction avec son intérêt pour l'humanité ?


Une romancière aimant le mystère

À partir de 1936, elle commence à écrire des romans policiers et des nouvelles sous le pseudonyme de Mary Fitt. Sous ce nom, elle publie 27 romans et plusieurs nouvelles, la plupart dans le London Mystery Magazine.
Bien que classé dans le genre policier, ce n’est pas tout à fait le style des romans de Mary Fitt : « Elle a créé un genre de romans très personnels que, faute d'une terminologie particulière, on classe dans la catégorie des romans policiers , mais, tout en ayant l'attrait de tels ouvrages, ils s'en distinguent par leur qualité de style, par la profonde connaissance de l'homme dont ils témoignent et un sens psychologique, qui font généralement défaut aux romans détectives classiques. » (Jaquette Nelson de « Le tragique destin de Pamela »).
Bien qu’elle mette en scène des héros récurrents comme l'inspecteur puis superintendant Mallett, le docteur Fitzbrown et Mr Pitt, avocat à la retraite, aidé par son chat siamois Georgina, elle ne met pas l'accent sur l’enquête ou les indices mais sur les relations psychologiques entre des personnes qui racontent ou se racontent.
En 1950, elle est admise au “Detection Club”, un honneur très convoité par les auteurs de romans policiers (lien Detection Club sur wikipedia). A cette époque, Dorothy Sayers en est la présidente et sera suivie par Agatha Christie.




Une auteure pour la jeunesse

Entre 1953 et son décès, elle écrit 12 livres pour enfants, tous édités par Thomas Nelson and sons.
Dix livres sont des histoires « mystérieuses » dont quatre ont pour héroine Annabella. Deux livres racontent les vies de Solon, homme d’état et poète athénien au VIIème siècle avant JC, et d’Alfred le Grand, roi anglo-saxon au IXème siècle qui défendit le royaume contre les Vikings.



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