Auteur - Jules Lemaitre

  Les Auteurs Nelson

Jules Lemaitre

Vennecy 27/04/1853 - Tavers 05/08/1914


Elu à l'Académie française en 1895
Collaboration aux Annales Politiques et Littéraires
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Biographie



27 avril 1853: Naissance à Vennecy (Loiret), fils d’un instituteur, Aimé Lemaître et de Désirée-Nathalie Ferrières son épouse, buraliste de poste
12 octobre 1853 : Le père est nommé instituteur à Tavers, un village voisin. Sur décision du maire madame Lemaître sera bien vite nommée maitresse d’école des petites filles
1856 : A trois ans, il entre dans la classe de sa mère au milieu des petites filles
1857 : Les parents partent remplacer un ménage d’instituteurs à Saint-Jean de la ruelle dans la banlieue d’Orléans
Les Lemaître reviennent à Tavers
1863 : Jules entre au petit séminaire de Sainte-Croix à Orléans
1867 : Il est renvoyé pour avoir lu sans permission le théâtre complet de Racine. Sur proposition de la voisine, madame Ménard de Franc parisienne qui passant l’été au château d’Equilly à Tavers a sympathisé avec Désirée, les parents décident d’envoyer le petit Jules, comme élève laïc au [Petit séminaire de Paris] collège Notre-Dame des Champs. Les jours de sortie il était reçut par les Ménard de Franc
1870 : C’est la guerre. Il voit passer, à Tavers les troupes française puis allemandes. Il voit des blessés.
Juillet 1871 : baccalauréat
1871-1872: Il suit comme interne à l’institution Massin, les cours du lycée Charlemagne
4 juillet 1872 : Intègre l’Ecole Normale Supérieure
1875 : Agrégation
8 octobre 1875 : Nommé professeur de rhétorique au lycée du Havre.« Outre ses fonctions au lycée, Lemaître donnait un cours de littérature dans une pension de jeunes filles, la pension Gyselinck, ou plutôt deux cours : il y avait les grandes qui comptaient de quinze à seize ans et les petites de douze à quatorze ». Il semblerait d’après ses poèmes dans Médaillons qu’il ait été, en tout bien tout honneur, ému par ces jeunes filles.
1er octobre 1876 : Aimé Lemaître, le père, prend sa retraite
4 novembre 1878 : Première conférence à la demande de la municipalité du Havre
5 juillet 1879 : Au Havre, Lemaître rencontre chez les Siegfried, Charles Bigot, journaliste au XIXème Siècle [Le journal d’Edmond About] qui fait passer à son patron un article sur un recueil d’études et de discours d’Ernest Bersot, directeur de l’Ecole Normale. L’article est rapidement publié.
août 1879 : Charles Bigot le présente, également, à Eugène Yung directeur de La Revue bleue qui lui demande des articles pour sa revue. « Une revue qui paye ses rédacteurs ».et lui commande un article qui paraitra sous le titre Le mouvement poétique en France, le 9 aout.
1879-1880 : Sur l’entremise d’un de ses élèves, Henri Fauvel, il est invité par Flaubert. Il le rencontre, par trois fois, à Croisset, et déjeunera avec lui. Ils sympathiseront, Lemaître en tirera deux articles. Flaubert interviendra auprès de Maupassant qui « sinécurise » au Ministère de l’Instruction publique pour trouver un poste à Lemaître qui s’ennuie au Havre. Grace à l’aide de Graziani, Chef du bureau du personnel à l’enseignement secondaire .Lemaître est nommé par un arrêté du 26 avril 1880, maître de conférences à l’Ecole supérieure des lettres d’Alger
Il semblerait que si l’enseignement papillonnant de Lemaître a été de nature à enthousiasmer ses élèves, il n’ait pas été considéré avec autant de compréhension de la part de l’inspection académique qui confrontée à sa créativité lui manifeste parfois de la réticence. Myriam Harry cite quelques rapports d’inspection : « Les familles ont exprimé des craintes sur la discipline de Monsieur Lemaître… Il prend ses fonctions trop à l’aise…Nommé à l’Ecole supérieure d’Alger, il part sans laisser de regrets… »
mai 1880 : Arrivée à Alger. La faculté des lettres est installée dans un provisoire passablement vétuste. Peu sensible au charme de l’exotisme il ressent le mal du pays.
Mi juillet 1880 : après avoir fait passer les examens il s’embarque pour la France.
Eté 1880 : Les parents Lemaître ont acheté une maison en contrebas de la route sur le coteau de Guignes à 500 mètres de l’école où ils ont travaillé. Cette maison est appelée Maison Charles du nom du physicien qui y a vécu. Elle voisine avec le Château d’Equilly où résident les Ménard de Franc chez qui la Paulette Deschalets passe ses vacances, elle va sur ses dix sept ans et souhaite s’échapper du couvent des Visitandines de Neuilly où elle fait ses études. Elle à une bonne dote et la fraicheur de son âge. Jules succombe peut-être un peu vite. Un mariage est prévu pour les vacances scolaires de l’année suivante quand Jules reviendra d’Alger.
Octobre 1880 : Un volume de poèmes Les Médaillons est publié chez Lemerre
Novembre 1880 : Retour à Alger. La faculté s’est installée dans des locaux modernes. Lemaître reçoit la visite de Maupassant qui à bien du lui proposer quelques sorties crapuleuses.
Eté 1881 : Retour à Tavers, Paulette n’y est plus elle à été renvoyée dans son couvent pour quelques tentatives de coquineries. Notre amoureux va trouver la mère supérieure et force le destin
Octobre 1881 : Mariage avec Paulette Deschalets, dans la chapelle du couvent de Sainte-Foy à Neuilly. Le couple s’accorde mal pour une multitude de raisons. Myriam Harry (une biographe de Lemaitre] nous en brosse à traits vigoureux une savoureuse Harlequinade. Bref, Paulette est atteinte du syndrome de la chèvre de Monsieur Seguin, elle rêve de découvertes et d’herbe tendre.
Novembre 1881 : Nouveau retour à Alger. Jules découvre l’&&&&&œuvre d’Alexandre Dumas et néglige un peu Paulette.
1882 : Paulette à une liaison extraconjugale, malheureusement rendue publique par un accident de la circulation qui fait désordre à Alger. Petit bras, Jules ne propose même pas un duel pour laver son honneur. Le recteur demande au ministre le remplacement du professeur.
28 février 1882 : Jules est nommé Chargé de cours à la chaire de littérature française de la Faculté des lettres de Besançon.
5 Mars 1882 : Jules et Paulette quittent définitivement Alger.
Comme le rapporte Martino, Le directeur de l’Ecole lui dédia ces quelques lignes : « Le souvenir de cet esprit délicat, sensible à l’extrême, ironique et charmant, restera longtemps cher aux auditeurs qui se pressaient à l’avance dans la petite salle où ses leçons consacraient les débuts d’une Ecole de Lettres. » Arrivés a Marseille ils se séparent Jules part travailler à Besançon et Paulette regagne son couvent. Jules écrit Une méprise qu’il envoie à Lemerre pour joindre aux Petites orientales qui devaient paraitre en octobre.
14 juillet 1882 : Décoré des palmes académiques
Eté 1882 : Vacances à Tavers
Rentrée 1883 : Liaison avec la femme d’un professeur de géographie bisontin. Paulette retrouve Jules, La vie reprend son cour.
12 février 1883: Thèse française de Doctorat, La comédie après Molière et le théâtre de Dancourt. Jugée un peu légère par le jury qui, cependant, lui délivre le titre en raison de sa notoriété journalistique. Thèse latine : Quomodo Cornelius noster aristotelis p&&&&&œticam sit interpretatus.
1884 (3) : Nommé professeur à la Faculté de lettres de Grenoble. La vie continue son cours. Paulette est enceinte. Grossesse difficile. L’enfant survit trois semaines à sa mère.
Octobre 1884 :Lemaitre quitte Grenoble après avoir demandé sa mise en congé
1884 : Il renonce à l'enseignement pour se consacrer exclusivement à la littérature démissionne et s’installe à Paris dans un petit appartement au troisième étage, rue Gay-Lussac. Il est présenté en même temps qu’Anatole France, au salon de Madame Arman de Caillavet et lui adresse quelques lettres dans lesquelles il fait sa cour : « Madame, je vous envoie une petite brochure qui est ma thèse de doctorat. Elle à été écrite trop vite, mais il s’agit d’une époque que vous aimez et dont vous êtes un peu. Vous recevrez aussi une histoire de martyr qui a la prétention d’être très philosophique. Je ne sais pas au juste pourquoi je vous envoie ces bagatelles. Je crois que c’est tout simplement parce que cela me fait plaisir, parce que je suis très heureux que vous me lisiez. Cela veut peut-être dire que je vous aime beaucoup. Je me hâte de corriger ce que cette déclaration a de malséant par tous les respects qui conviennent. » Elle le trouve charmant. C’est elle qui insistera pour qu’il se rende à « la redoute », sorte de bal masqué organisé par Arsène Houssaye (ancien administrateur de la Comédie française et président de la Société des gens de lettres en 1884).
Mi-carême 1885 : A la "redoute", il rencontre la comtesse de Loynes , une demi-mondaine qui a réussi. Coup de foudre, dès le lendemain, il est invité chez elle, 28 rue de l’Arcade (Elle y réside depuis 1865). Il s’y rend. Une idylle se tisse.
Son salon était connu du Tout-Paris. Elle y recevait tous les jours entre 5 et 7 heures. On y vit Clemenceau, Dumas fils, Barrès, le général Boulanger...
23 novembre 1885 : Lemaitre prend la suite de J. J. Weiss, décédé ou retraité, pour tenir la chronique de critique théâtrale « Feuilleton [hebdomadaire] » : La Semaine dramatique au Journal des Débats.

A suivre...
décembre 1904 : Nécrologie

M. Gabriel Syveton est mort dans des circonstances dont le mystère ne sera, sans doute, jamais dissipé. C'est la veille de sa comparution devant la Cour d'assises, pour avoir souffleté de général André à la Chambre [cf l'Affaire des fiches], que le député de Paris à été trouvé étendu sans vie sur le parquet de son cabinet de travail.

Les obsèques de M. Gabriel Syveton ont été célébrées samedi dernier au milieu d'une grande affluence. L'état major du parti nationaliste et de l'opposition y assista. Un seul discours à été prononcé sur la tombe de M. Syveton au cimetière Montparnasse: c'est celui de M. Jules Lemaitre. in La Vie illustrée N°322 du 16 décembre 1904, page176


Bibliographie Nelson


Recherche dans 101 tables

   1-Grande Collection   (1 livre)

047 Les Rois.
Jules LEMAITRE
11/1912
Signature illisible
   18-Modern Studies Series (en français)   (1 livre)

20 Contes blancs
Jules LEMAITRE
1ère édition : 1927 - 176 p. Couverture marron.
Rééditions connues : 1929.
Adapté par Robert Lindsay Græme RITCHIE

2 Livres trouvés

Bibliographie générale



Collaborations de presse :

Le XIXème Siècle : 5 juillet 1879
La Revue bleue : 9 août 1879-1895
Le Journal des Débats : 1884-1896 « Feuilleton » : La Semaine dramatique [à partir du 23 novembre 1885, prend la suite de Jean Jacques Weiss décédé] Lien Gallica
Le Figaro: 1885-1897 : « Figurines » [C'est le nom de la chronique]
Le Temps : 1889-1890 : « Billets du matin » [bi hebdomadaires] [à partir du 24 avril 1889, sous la signature T.] Lien Gallica
La Revue des Deux Mondes : 1894-1898, Revue dramatique début 1894 (début après l’ainée, avril 98, à la demande de Brunetière une chronique mensuelle)
1897-01-01 pp217 à 228 : Lorenzaccio à La enaissance ; Idylle tragique au théâtre du Gymnase Lien Gallica
1897-02-01 pp693 à 704 : Jean-Gabriel Borkmann de M. H. Ibsen. L’étranger à L’Odéon Lien Gallica
1898-07-01, pp238 à243 : Papa Lebonardo à la Renaissance ; La Confidente aux Escholiers Lien Gallica
1898-08-01, pp713 à 724 : Deux tragédies chrétiennes : Blandine et l’Incendie de Rome. Lien Gallica
1898-07-01, pp214 à 237 : L’épilogue de Frédégonde de Monsieur Dubout, critique parue le 1er juin 1897, droit de réponse de M. Dubout Lien Gallica
La Revue de Paris : 1898
L'Echo de Paris : 1898-1903
Les Annales de la patrie française : 1899-1903
L'Action française

Catalogue chronologique

1872 : Entre à l' Ecole Normale Supérieure
1874c: Claude, drame en 5 actes inachevé cf MH
1875 : Reçu au concours de l' agrégation.
1876 : Début d'écriture de Un salon qui ne sera édité qu’en 1924
1878-1879 : Conférences à la demande de la municipalité du Havre : sur L’imitation de Jésus, Montaigne, Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère, Vauvenargues, Joubert.
1878-1879 : Suite des conférences, André Chénier, Lamartine, Hugo, Musset, Sainte-Beuve, Vigny, Gautier, Banville, Laprade, Baudelaire, Leconte de Lisle et les Parnassiens.
5 juillet1879 : Premier article, à propos d’Ernest Bersot, Directeur de l’Ecole Normale Supérieure, pour le XIXème Siècle.
9 août 1879 : Article Le mouvement poétique en France in Revue bleue
11 octobre 1879 : Article Gustave Flaubert, première partie; in Revue bleue
18 octobre 1879 : Article Gustave Flaubert, deuxième partie, in Revue bleue
1879 : Etude sur Flaubert, in Revue politique et littéraire (N° d’octobre)
5 février 1880 : Nécrologie d’Ernest Bersot, in Revue bleue [reprise d’un article rédigé pour Le Journal du Havre du 3 février]
1880 : Brochure sur l`Imitation de Jésus-Christ, in Revue de l’Ecole d’Alger
21 août 1880 : Leconte de Lisle, in Revue Bleue
octobre 1880 : Les Médaillons, poésies, Lemerre, 190 pp, (1930, Les bibliophiles havrais, 153pp) Lien Gallica
1881 : Sully-Prudhomme, in Revue bleue
1882 : La Comédie après Molière et le théâtre de Dancourt, thèse, Faculté des lettres de Paris, Hachette, 247pp Lien Gallica
1882 : Quomodo Cornelius noster Aristotelis p½ticam sit interpretatus, thèse Faculté des lettres de Paris, 76pp
1883 : Petites Orientales, poésies
1883 : Alphonse Daudet, in Revue bleue du17 avril
1884 : Maupassant, in Revue Bleue
1885 : Professeurs au Collège de France : M. Ernest Renan, in La Revue bleue du 10 janvier
1885 : La jeunesse sous le second empire et sous la troisième république, in La Revue bleue du 13 juin pp738 à 740 ?*
1885 : Article in Le Journal des débats du 22 novembre
1886 : Sérénus, histoire d'un martyr. Contes d'autrefois et d'aujourd'\hui, (1905, Société des amis des livres, 66pp) Lien Gallica
1886 : Les Contemporains. Études et portraits littéraires, 1ère série, Lecène et Oudin, 355pp [Les articles publiés dans les contemporains ont souvent été retouchés] Lien Gallica
1886 : Les Contemporains. Études et portraits littéraires, 2ème série, Lecène et Oudin, 330pp Lien Gallica
1887 : Les Contemporains. Études et portraits littéraires, 3ème série, Lecène et Oudin, 367pp Lien Gallica
1889 : Les Contemporains. Études et portraits littéraires, 4ème série, Lecène et Oudin, 342pp Lien Gallica
18xx : Les Contemporains. Études et portraits littéraires, 5ème série, Lecène et Oudin, 354pp Lien Gallica
1896 : Les Contemporains. Études et portraits littéraires, 6ème série, Lecène et Oudin, 398pp Lien Gallica
1899 : Les Contemporains. Études et portraits littéraires, 7ème série, Lecène et Oudin, 364pp Lien Gallica
1924 : Les Contemporains. Études et portraits littéraires, 8ème série, Boivin, 359pp Lien Gallica
1888 : Causerie littéraire, in Revue bleue du 18 août
1888 : Quelques poètes, in Revue bleue du 29 septembre
1888 : Corneille et la poétique d’Aristote : Les trois discours, les préfaces et les examens, Lecène et Oudin, 85pp Lien Gallica
1888 : Impressions de théâtre, première série, Société française d’imprimerie et de librairie, 354pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 2ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 392pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 3ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 390pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 4ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 356pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 5ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 403pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 6ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 392pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 7ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 386pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 8ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 348pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 9ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 396pp Lien Gallica
1888-1898 : Impressions de théâtre, 10ème série, Société française d’imprimerie et de librairie, 394pp Lien Gallica
1889 : Révoltée, pièce en 4 actes, Paris, Théâtre de l'\Odéon, 9 avril 1889, Calmann-Lévy [Jouée 35 fois puis reprise pour 25 représentations au Vaudeville] Lien Archive
1889 : Billet du matin [sur Jeanne d’Arc*, in Le Temps du 13 mai, [Morceaux choisis, p211 à 213] Lien Archive
1889 : Billet du matin, in Le Temps du 30 mai,[Morceaux choisis, p213 à 215] Lien Archive
1889 : Billet du matin, in Le Temps du 13 août, [Morceaux choisis, p215 à 218] Lien Archive
1889 : Billet du matin : [à propos de naturalisation*, Le Temps du 30 avril, page 2] Lien Gallica
1889 : Billet du matin : [Le jour du premier mai Lemaître cultive l’haïku], Le Temps du 1er mai, page 2, [maintenant que vous connaissez le chemin je vous laisse aller chercher les autres] Lien Gallica
1890 : Critique de La Bête humaine in Le Figaro du 8 mars, page 1 Lien Gallica
1890 : Le Député Leveau, comédie en 4 actes, Théâtre du Vaudeville, 16 octobre 1890, Calmann-Lévy Lien Archive
1890 : Critique in Le Gaulois du 17octobre, pages 2 et 3 Lien Gallica
1890 : Dix contes : Charité, Hellé, Myrrha, Lilith, L’imagier, Les amoureux de la princesse Mimi, Sophie de Montcernay, Melie, Képis et cornettes, La chapelle blanche, Lecène et Oudin, 241pp Lien Archive
1891 : In Le Gaulois du 21 mars : « Après cette &œuvre de Lemaître, on demande à tous les échos, si dorénavant on doit mettre le maître en deux mots. »page 1+ critique complète page 3 Lien Archive
1892 : L'Imagier, études et portraits contemporains Lien Gallica
1893 : Les Rois, drame en 5 actes, Théâtre de la Renaissance*, le 9 novembre 1893, Calmann-Lévy [Commandée pour son théâtre par Sarah Bernhardt, elle jouera le rôle de la princesse Wilhelmine, 32 représentations] Lien Archive
1893 : Les Rois, roman, Calmann-Lévy, 356 pp
1893 : Flipote, comédie en 3 actes, Paris, Théâtre du Vaudeville, 22 février 1893, Calmann-Lévy Lien Archive
1894 : Myrrha
1894 : Le petit Racine, chronique « Figurine » dans Le Temps
1894 : La semaine dramatique, in Journal des débats du 14 mai
1894 : Début de la chronique Le feuilleton dramatique à La Revue des Deux Mondes
1895 : L'âge difficile, comédie en 3 actes, Paris, Théâtre du Gymnase, 29 janvier 1895, Calmann-Lévy Lien Archive
1895 : Le Pardon, comédie en 3 actes, Comédie-Française, 11 février 1895, Calmann-Lévy Lien Archive
1896 : La Bonne Hélène, comédie en 2 actes, en vers, Théâtre du Vaudeville, 31 janvier 1896 Lien Archive
1896 : Les snobs, discours à la séance publique annuelle des cinq académies Lien Académie française
1898 : L'Aînée, comédie en 4 actes et 5 tableaux, Théâtre du Gymnase, 6 avril 1898, Calmann-Lévy Lien Archive
1899 : La Franc-maçonnerie, A. Leret
1899 : La patrie française, Discours-programme, 13 novembre, La patrie française, 32pp Lien Gallica
1900 : Contes blancs : la Cloche ; la Chapelle blanche ; Mariage blanc
1901 : Opinions à répandre, Société française d’imprimerie et de librairie, 390pp [publication dans Le Figaro en 1897]
1901 : Comment passer à l’action, Conférence du 15 mai, 14pp Lien Gallica
1902 : Conférence du 1er décembre à Nancy, Crépin-Leblond, 62pp
1902 : La république intégrale, Bureaux de la Patrie Française, 45pp Lien Gallica
1905 : La Massière, comédie en 4 actes, Théâtre de la Renaissance, 11 janvier 1905, Calmann-Lévy Lien Archive
1905 : Bertrade, comédie en 4 actes, Théâtre de la Renaissance, 4 novembre 1905,(Ne figure pas dans l’édition Calmann-Lévy du théâtre de J.L.)
1905 : En marge des vieux livres, première série contes, Société française d’imprimerie et de librairie, 284pp Lien Gallica
1907 : La princesse de Clèves, Comédie en trois actes, d’après Mme de La Fayette, Calmann-Lévy [« J’ai écrit cette pièce pour madame Sarah Bernhardt quand elle était directrice du théâtre de la Renaissance. Je ne l’ai proposée nulle part ailleurs. Une bonne moitié du texte est empruntée littéralement à Mme de Lafayette. » J. L ;] Lien Archive
1907 : En marge des vieux livres, deuxième série contes, Société française d’imprimerie et de librairie, 290pp
1907 : Article in Les Annales politiques et littéraires du 3 février Lien Gallica
1907 : Jean-Jacques Rousseau, Calmann-Lévy, 360pp Lien Gallica
1907 : La littérature française en pays latin, 2 volumes
1907 : Lettre au Gaulois sur sa participation à la guerre de 1870, du 8 septembre Lien Gallica
1908 : Jean Racine, Calmann-Lévy, 328pp Lien Gallica
1909 : Lettres à mon ami
1910 : Fénelon
1910 : Le Mariage de Télémaque, Opérette en 5 actes et 6 tableaux, musique de Claude Terrasse, livret écrit avec Maurice Donnay, Paris, Opéra-comique, 4 mai 1910
1911 : Discours royalistes 1908-1911, Nouvelle librairie nationale, 70pp Lien Gallica
1912 : Châteaubriand Lien Gallica
1912 : Kismet, conte arabe d'Edward Knoblauch, texte français de Jules Lemaître, Paris, Théâtre Sarah Bernhardt, 18 décembre 1912
1913 : Les Péchés de Sainte-Beuve
1914 : La Vieillesse d'Hélène. Nouveaux contes en marge

Décès le 5 août 1914

1921 : A.B.C., Mame, 54pp, illustrations de Job Lien Gallica
1924 : Un salon (posthume)

L'auteur face à la critique



1912 : Autocritique :

Victor Giraud, venait d'écrire un ouvrage critique, le tome 2 des Maitres de l'heure, dans lequel il consacrait une place assez importante à Jules Lemaitre qui lui déclara : "Si Les Rois sont un assez mauvais roman, c'est peut-être surtout par ce qu'ils ont été d'abord écrits sous la forme d'une pièce de théâtre. Si je n'ai pas fait de romans c'est par paresse."




1921 : Antoine Arbalat in Souvenirs de la vie littéraire, pages 216 à223.

J'ai peu connu Jules Lemaître et j'ai rarement causé avec lui. Cependant il m'a toujours inspiré une si vive admiration, que, sans faire ici de la critique littéraire, je voudrais essayer d'indiquer quelques-unes des raisons qui expliquent une séduction à laquelle personne n'a échappé. Le talent de Jules Lemaître est à la fois si profond et si subtil, qu'il faut beaucoup d'attention pour bien comprendre en quoi il consiste.

Ouvrez n'importe quel livre de critique : vous êtes toujours en présence d'un homme qui écrit. Chez Jules Lemaître, au contraire, phrase et diction sont toujours d'un homme qui vous parle. Faguet, Brunetière et les autres disent ce qu'ils pensent ; Jules Lemaître dit ce qu'il sent. La sensibilité prenant la place du jugement, voilà son originalité. Il sent de toute la force de son être, presque en malade, et il vous dit ses sensations et ses impressions telles qu'elles sont.

Il existe "un style agréable", qui est celui de tous les gens qui savent écrire. Ce style-confection est aussi bien le vôtre que celui du voisin... Mais il y a un autre style, celui qui n'est qu'à vous et qui vous fait reconnaître entre mille. C'est celui-là qui est rare et que possèdent seulement quelques privilégiés, et c'est ce style qui fait le ton extraordinaire de Jules Lemaître. Or, ce style vient uniquement chez lui d'une façon profonde d'exprimer des sensations, une façon spéciale qui rappelle la manière de Pierre Loti. Jules Lemaître serait une sorte de Pierre Loti de la critique. Je le lui dis un jour très sérieusement. Il me répondit, en riant avec un peu de malice : « Va pour Pierre Loti... Je veux bien, moi. » Plus je relis Lemaître, plus cette ressemblance me poursuit. Il a réellement parlé de certaines œuvres sur un ton de souffrance, d'obsession, j'allais presque dire de cauchemar, qui fait songer aux paysages oppressants de Loti. Relisez ce qu'il a dit de Pêcheur d'Islande, vous verrez l'affinité de ces deux talents, dans des genres pourtant très opposés.

C'est la sensibilité qui donne à la prose de Jules Lemaître cet air de confidence d'un homme qui parle, qui se confesse... Il a dit d'Alphonse Daudet : « Sa conversation était une fête. Il racontait avec tout lui-même, notamment avec ses fines mains. » Jules Lemaître aussi, par un geste habituel de sa main à hauteur de la tempe, semblait pétrir et caresser ce qu'il disait; ses doigts remuaient comme pour écarter, expliquer. Je lui disais un jour : «Puisque vous avouez que Fénelon est un mauvais peintre, un descriptif banal, si loin d'Homère, comment pouvez-vous dire qu'il « senti l'Antiquité? — Oui, répondait-il, en fronçant les sourcils et en fermant les yeux, comme en rêve... Oui, sans doute, Fénelon n'est pas un artiste... Ses descriptions ne sont pas bonnes... Mais néanmoins... néanmoins... La lumière, l'unité, la simplicité antiques... il a senti cela... » Et ses doigts, accompagnant sa pensée, semblaient tâtonner, se promener autour de ce Fénelon invisible, qui, en effet, malgré tout, a compris l'âme antique.

Emile Faguet avait un côté, rien qu'un côté, de ce style à conversation ; il en avait l’esprit, la facilité, la camaraderie sautillante. Jules Lemaître, lui, écrit avec une étreinte totale, une émotion qui vient du dedans et qui vous captive, parce qu'il est pris lui-même et captivé tout entier. C'est par cette simplicité dans la profondeur qu'il a conquis le public, et aussi par d'autres contrastes de sa nature, par sa drôlerie, notamment. Il était le seul homme capable de faire une charge de la foire de Neuilly en même temps qu'une tragique évocation d'Andromaque. Il mêlait tout-à-coup aux plus belles expressions de style des mots d'une familiarité inattendue. Il pouvait dire à la fois des personnages de Maeterlinck : « Ils ont une psychologie de pupazzi malades », et de Bossuet : « Pour l'autorité, il est unique. Tout ce qu'il dit a comme un air d'éternité. » En jugeant le caractère de M. Volmar, le mari de l'Héloïse de Rousseau, il fait cette brusque réflexion : « Il en a une santé, ce Volmar! » Il dit de Chateaubriand : « Il se maria. Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? » Ailleurs, se trouvant un peu sévère, il se reprend : « Mais je suis bon là avec mes objections... » Ou encore : « Voilà ce qu'ont su faire Gervex et Stevens. Tout simplement. » Un jour, dans une conférence, discourant sur la mort et le néant, il s'interrompt en disant : « Si nous parlions d'autre chose? » Ces familiarités ne choquent pas chez lui, parce qu'elles viennent d'une conviction profonde, et qu'elles n'ont rien de commun, encore une fois, avec la gaminerie de Faguet, écrivant dans un feuilleton des Débats, à propos de Corneille amoureux : « Ça en bouche un coin à Racine.» Jules Lemaître était un être de bonté et de malice. Un pauvre diable de bohème alla le voir un jour avec un ami : « Je vais, dit-il, lui emprunter cinq louis. Je lui dirai que c'est pour me marier. Il est très sensible à ces choses-là. Je suis sûr qu'il me les prêtera. » L'ami attend dans le vestibule. Un instant après, son compagnon redescend avec les cinq louis. « Tu vois. J'en étais sûr. » A ce moment, on entend la voix de Jules Lemaître qui, sorti de son appartement, disait du haut de l'escalier : "Maintenant que vous avez l'argent, ne vous croyez pas tout de même obligé de vous marier."

On a souvent reproché à Jules Lemaître son dilettantisme. Il s'est expliqué là-dessus et il a même un jour raillé Brunetière, en lui démontrant qu'il aboutissait lui aussi à la même critique d'impression personnelle. Il faut prendre l'auteur des Contemporains tel qu'il est, et ne pas lui faire un tort de ce qui fait son charme. On ne résiste pas à sa bonhomie imperturbable, à sa diction sobre, réfléchie, qui appuie et détache tout ce qu'elle exprime et sait mettre parfois tant d'émotion dans les choses les plus simples, comme dans ces lignes sur Alphonse Daudet : « C'était un être merveilleux. Il était beau et il avait une âme infiniment tendre, frémissante, aimante. Il avait la pitié et l'intelligence la plus profonde des faiblesses et des misères... Je ne pense jamais à lui sans un mortel regret de ne pas l'avoir vu autant que j'aurais pu le voir, ni sans un serrement de cœur au souvenir de ses .souffrances et de l'interruption si douloureuse d'une si éclatante fortune. Il est celui que j'ai admiré, senti, aimé le plus directement, le plus familièrement... »

Jules Lemaître a quelquefois, sans avoir l'air d'y toucher, des réflexions surprenantes. Lisez ceci sur le roman d'Halévy, L'Abbé Constantin : « Il se fait là trop de mélanges adultères de l'amour de l'argent et de l'amour. Je dis qu'un garçon pauvre, qui aime une fille dix fois millionnaire, ne peut savoir pourquoi il l'aime; je dis qu'un garçon pauvre, au cœur bien situé, ne doit pas épouser une demoiselle de dix millions et que, au surplus, jamais il ne se mettra dans le cas d’avoir à se prononcer sur ce point. L'aventure est si facile à éviter!... Ce n'est que dans les contes qu'un berger peut épouser une reine sans être un pleutre. Méfions-nous d'une idylle où la vertu est dépouillée de ses caractères les plus nécessaires, et où la religion consacre l'union de l'amour et de l'argent, après en avoir été l'entremetteuse. »

Ce sont là, sans qu'il y paraisse, des remarques de tout premier ordre. Quand il ne comprenait pas quelque chose, Jules Lemaître le disait nettement. Racontant les affres de style de Flaubert, qui « passait les nuits pour écrire en huit jours deux pages de roman », il dit ingénument : « Cette façon de travailler est bien étrange. J'ai beaucoup de peine à comprendre qu'on puisse réellement, mettre huit jours et huit nuits à écrire cinquante ou soixante lignes. Ce degré de difficulté dans le travail me paraît surnaturel. Bref, j'ai de la méfiance. J'en ai surtout quand je considère avec quelle aisance Flaubert écrivait à ses amis, en une matinée, des lettres de vingt pages, qui sont déjà vraiment d'un style assez poussé. » Je crois que le labeur de Flaubert ne peut plus être contesté, depuis que j'ai publié dans mon Travail du style les cinq rédactions, avec ratures et prises au hasard, d'un même morceau de Madame Bovary.

Malgré les ironies d'un scepticisme qui ne rougissait pas de se contredire, Jules Lemaître tenait fermement à ses opinions et quelquefois il s'y entêtait. Ainsi, lui qui ne croyait pas à grand chose, il s'est montré très sévère sur la « foi religieuse » de Chateaubriand, qui était à peu près celle de son époque, une foi d'imagination et de sensibilité. Il a traité Chateaubriand comme une sorte de Don Juan doublé d'un Gaudissart. Un soir, à un dîner de la Revue Hebdomadaire, je lui dis respectueusement combien sa sévérité désolait les admirateurs du grand homme. Il me répondit textuellement ce mot qu'il applique quelque part à Sainte-Beuve : « Je n'aime pas à être dupe. » D'autres fois, cependant, il reconnaissait volontiers ses erreurs. Il avait naturellement adopté l'opinion qui consiste à voir dans Chateaubriand une espèce de Tartarin inventant les étapes de son impossible voyage en Amérique. L'abbé Bertrin entreprit de réfuter cette accusation et envoya sa brochure à l'impitoyable conférencier. Jules Lemaître tint compte de ses observations et modifia son texte pour la publication de la Revue Hebdomadaire.

Voilà, je crois, à peu près et en raccourci, l'idée qu'on peut se faire du talent et de la sincérité de Jules Lemaître...

En racontant les derniers jours de l'illustre critique, il est regrettable que Mme Myriam Harry n'ait pas songé à nous dire dans quel état d'âme est mort ce souriant pessimiste qui avait fait le tour des idées politiques et littéraires et semblait s'être volontairement arrêté au seuil des idées religieuses. Avait-il gardé quelque chose de ses premiers sentiments chrétiens? Ou est-il mort dans la tranquille résignation d'un disciple de Marc-Aurèle? Il est toujours intéressant de savoir de quel côté a penché la sensibilité d'un homme de valeur, et comment il a vu la vie et la mort, « à la lueur du dernier flambeau », comme dit Saint-Simon.Jules Lemaître fait partie de ceux que j'appellerais les grands disparus emportés au début de la guerre.




P.C.