Auteur - Mathilde Alanic

  Les Auteurs Nelson

Mathilde Alanic

Angers 10/01/1864 - Angers 20/10/1948


http://fr.wikipedia.org/wiki/Mathilde_Alanic
Editeur principal:Flammarion
Collaboration aux Annales Politiques et Littéraires
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Biographie


La fiche biographique de Mathilde Alanic n'a pas été rédigée

Bibliographie Nelson


Recherche dans 101 tables

   1-Grande Collection   (5 livres)

344 Derrière le Voile.
Mathilde ALANIC
15/10/1932
VALLEE Georges
328 La Gloire de Fonteclaire.
Mathilde ALANIC
04/12/1931
VALLEE Georges

318 Le Maître du Moulin blanc.
Mathilde ALANIC
24/10/1930
VALLEE Georges
374 Les Loups sur la Lande.
Mathilde ALANIC
1934
DUTRIAC Georges

384 Ma Cousine Nicole.
Mathilde ALANIC
1935
DUTRIAC Georges
5 Livres trouvés

Bibliographie générale




Nous vous présentons une liste à peu près complète des œuvres de Mathilde Alanic mais, toutefois, nous sommes persuadés d'avoir commis quelques erreurs et quelques omissions. C'est avec plaisir que nous accueillerons vos remarques et vos informations. Les difficultés rencontrées dans l'établissement de cette liste sont la conséquence du grand succès rencontré par Mathilde Alanic dès ses premières publications, succès qui a généré de nombreuses rééditions. Nous ne sommes pas certains d'avoir toujours repéré l'édition originale. En second lieu, le fait que l'œuvre ne soit pas tombée dans le domaine public (Il faut attendre 2018) nous prive des vérifications sur Gallica.Nous n'avons pas, non plus été exhaustifs dans l'exploration des périodiques... nous ambitionnons de gérer 170 auteurs


1899 : Norbert Dys, Ernest Flammarion, (1928, Bibliothèque du petit écho de la mode, 48 pp)
1901 : Ma cousine Nicole, Ernest Flammarion, 332pp, Prix Montyon de l’Académie française, (août 1913 Flammarion, percaline bleue, 304pp) (Publication en feuilleton dans les Annales début le 23juin 1901)
1901 : Le maître du Moulin-Blanc, Flammarion, 318pp, in-18 jésus
1902 : Mie Jacqueline, Ernest Flammarion
1903 : A chacun sa chimère, Henri Gauthier, (1905, supplément à La vraie mode), (1922, Gautier-Languereau, 320 pp
1905 : Les bottes de sept lieues, Combet Ancienne librairie Furnes, 158 pp (1925 Boivin, Collection Les romans de la jeunesse N°8, 158 pp, .in-8 raisin)
XXX : La victoire de Jacques, Mignon Roman N° 15
1906 : Lettre d’une Occidentale à Djenane, Zeyneb et Melek ,(article à propos des « Désenchantées » de Pierre Loti ) in Angers–Artiste du 27 octobre 1906, pages 53 et 54) gallica
1906 : Le devoir d’un fils, Plon Nourrit, 307pp, (Flammarion Stella N°12) (publié en feuilleton dans Le bon journal, mai 1908)
1907 : Les espérances, jeunes filles d’hier, Plon Nourrit, (1921, Coll. Stella N°4) (1925 Collection du petit écho de la mode, 192 pp), 1925, Flammarion
1907 : La Gloire de Fonteclaire, Flammarion
1907: Monette, collection Hermine, Hatier, 276pp (Coll. Stella N°56 bibliothèque du petit écho de la mode, 160pp)
1908 : Au soleil couchant, Plon Nourrit, 296pp, Flammarion Début de publication dans Les Annales N°1476 du 8/10/1911, (Bibliothèque du petit écho de la mode, 44pp)
1908 : Aime et tu renaîtras, Plon Nourrit, 264pp, (Bibliothèque du petit écho de la mode, 54 pp) (collection Les bons romans N°20)
1908 : La romance de Joconde, Plon Nourrit, 319pp
1909 : Dix-huit ans, (poème), in Angers–Artiste du 24 mars 1909, page 181 gallica
1909 : Dialogue du vent et des pins, (Texte poétique), in Angers–Artiste du 9 décembre 1909, page 69 gallica
1909 : Les vacances de Guignolette, Librairie des Annales, 300 pp, (1924 Gauthier Languereau 126pp, Collection bibliothèque de Suzette, illustration Guydo)/ Albin Michel
1909 : La fille de la sirène, Plon Nourrit, 331pp
1910 : Bal blanc (Nouvelle), supplément de l’Illustration, 38 pp
1911 : La Petite Miette, Plon Nourrit, 313pp, Illustré par adeleine Franc-Nohain, Prix Jules Favre de l’Académie française, (Flammarion, collection Les bons romans N°23, 218 pp)
1912 : Et l’amour dispose, Plon Nourrit, 364 pp (1924, Flammarion, Collection La liseuse N°34, 188pp)
1912 : Le miracle des perles, (1918,1942, Gautier-Languereau – Bibliothèque de ma fille, 320 pp
1912 : Provence et Anjou, G. Grassin (Angers)
1917 : L’essor des colombes, Ernest Flammarion, 234pp (Collection les bons romans N°2, 234 pp)
1918 : Le Docteur Henri Legludic, G. Grassin (Angers)
1919 : Roses de France, (nouvelle), in Les Annales du 5 janvier 1919, pages 19 à 21 gallica
1919 : Les Roses refleurissent, Plon Nourrit, 318pp, Prix Sobrier-Arnould de l’Académie française, (Bibliothèque reliée Plon N°156, 253pp) (Publication dans le Correspondant, 1914 page 84)
1919 : Le vagabond (nouvelle), in Le magasin pittoresque du 15 août 1919
1920 : L’heure inexorable, paru en feuilleton in L’Ouest-Eclair en Janvier 1920
1920 : Nicole mariée, Flammarion, 286pp, (1921, Bibliothèque du petit écho de la mode, 54 pp)
1921 : Nicole maman, Flammarion, 287pp
1921 : Monsieur Toc, (Brève histoire de chien), in Les Annales du 28 août 1921, page167 gallica
1922 : Rayonne !, Flammarion, 285pp
1922 : L’atelier, veillée du 11 mars 1922, Guilde des artistes angevins, 4pp
1923 : Derrière le voile, Flammarion, 281pp,( Primo paru en feuilleton dans l’Echo de Paris)(Paru en feuilleton dans l’Ouest–Eclair en mars 1929)
1923 : Tante Babiole, Bibliothèque du petit écho de la mode
1924 : Sachet de lavande, Flammarion, (Bibliothèque du petit écho de la mode) (Publication en feuilleton dans Les Annales du 9 septembre 1923)
1925 : L’aube du cœur,Flammarion, 220 pp, (1924 Bibliothèque du petit écho de la mode, 42pp)
1925 : La nouvelle géné en province, (article); in Les Annales du 25 janvier 1925, pages 87 et 88 [à lire] gallica
1926 : Quand le cœur parle, Flammarion, 248pp
1926 : L’étreinte du passé, (nouvelle) Edition de l’illustration
1926 : Pour un papillon, Bibliothèque du petit écho de la mode
1927 : Francine chez les gens de rien, Flammarion, 248 pp
XXX : Francine dans le monde, (Bibliothèque du petit écho de la mode, 88 pp)
1928 : Nicole jeune grand-mère, Flammarion, 248pp, (1928, Bibliothèque du petit écho de la mode, 80 pp)
1928 : Le mariage de Hoche, ou le roman de l’amour conjugal, Librairie académique Perrin, 282pp
1928 : La soutane de l’abbé Constantin 1929 : Les loups sur la lande, Flammarion, 249pp
1930 : Sainte Radegonde, Flammarion, 222pp, Collection Les pèlerinages
1930 : Anne et le bonheur, Flammarion, (1928, Bibliothèque du petit écho de la mode, 88 pp)
1930 : A la tombée du soir, (nouvelle), Bibliothèque du petit écho de la mode
1930 : Le mirage, (nouvelle), Bibliothèque du petit écho de la mode
1931 : Vieilles rues, vieux logis, La cité, Chez Ch. Tranchand (Angers) 22 eaux fortes ce Ch. Tranchand, 53 pp
1932 : Etoiles dans la nuit, Flammarion, 283pp
1933 : Quand l’amour nous tient…, in Contes angevins, (En collaboration avec 10 autres auteurs dont Jean de la Brète), Editions de l’ouest (Angers), 167pp
1934 : Les Danaïdes, Flammarion, 284pp, (Bibliothèque du petit écho de la mode, 95 pp)
1935 : Les remous du passé , Flammarion, 285pp
1936 : Préface de Syrie et Palestined’ Henry Anger, Editions de l’ouest
1936 : Féli, Flammarion, 284pp
1936 : A la tombée du soir (pièce en un acte et trois tableaux), Coll. Gaston Guillot, J.L.Lejeune
1937 : L’oiseau couleur du temps, Flammarion, 222 pp
1938 : Clélie et son destin, Flammarion, 210pp
1939 : Nicole et les temps nouveaux, Flammarion, 209pp
1939 : La fenêtre sur la route, Flammarion, 213 pp
1941 : Les fuseaux d’or, Flammarion, 209 pp
1943 : La petite Guignolette, Gautier-Languereau
1944 : La cinquième jeunesse de madame Ermance, Flammarion 211pp
1945 : Contes d’entre ciel et terre, Flammarion, 1945, 193pp

XXX : Au loin du val de Loire et autres nouvelles
XXX : L’hôtel Saint-François, Gautier Languereau

L'auteur face à la critique



Critique, par Jules Bois, du roman Petite Miette in Les Annales, numéro 1476 du 8 octobre 1911, pages 248 et 249

Aujourd'hui, Les Annales commencent un roman de Mme Mathilde Alanic, écrit spécialement pour notre Revue.A cette occasion, je voudrais tracer une rapide esquisse de cette figure sympathique. Mme Mathilde Alanic a pensé qu'il était temps de créer un genre, qui, sans être affadi par les réticences enfantines des «Bibliothèques roses », restât, cependant, accessible aux jeunes filles et intéressât les plus grandes. Elle se mit à 1a tâche, secondée par un talent naturel, et les dons particuliers à sa petite patrie, une province du cœur de la France, l'Anjou, où la netteté, l'esprit et l'équilibre sont, en quelque sorte, des réalités tangibles.

Lors de ses débuts, les romans à la mode se complaisaient à raconter presque uniquement les infortunes conjugales et à exalter les dessous parfois douteux des existences qu'on prétend « bien parisiennes ». Mme Mathilde Alanic, qui s'était nourrie des œuvres de Dickens et de George Eliot, se dit que les meilleurs romans anglais savaient retenir l'attention, la captiver même par une observation exacte jusqu'au réalisme, une humanité attendrie et profonde, sans, pour cela, sacrifier aux excitations mauvaises ou trop frivoles. Dans cette voie, elle fut encouragée par celui qui, alors professeur de littérature, devait devenir un de nos plus illustres philosophes : Monsieur Bergson. Avec quels battements de cœurs elle lui apporta sa première œuvre : Norbert Dys. Il l'encouragea, en la félicitant d'avoir su rendre intéressants des personnages honnêtes.

Depuis Norbert Dys, Mme Mathilde Alanic a publié une quinzaine d'ouvrages. Elle a vaincu l'épreuve difficile, en effet, qui veut qu’un écrivain se continue en se renouvelant. Le public lui a fait bon accueil, car elle ne l'a pas ennuyé. Loin de là, elle sait évoquer de fins paysages, tracer parfois avec malice, parfois avec émotion, des caractères très français; elle se passionne pour les problèmes actuels, ou plaide les causes chères aux jeunes filles et aux femmes, sans, pour cela, comme certaines féministes, infliger à l'homme, moderne le discrédit et la suspicion.

A cause d'une thèse semblable sur les beautés du dévouement, M. Charles Foley, rapprochant d'un roman signé Edouard Rod une nouvelle de Madame Mathilde Alanic, remarqua que la jeune romancière avait réservé à un héros masculin le goût du sacrifice, tandis que le maître psychologue avait, dans son œuvre, attribué le même mérite à une femme. Voilà un match charmant de générosité; certainement, l'un et l'autre avaient raison; car un cœur sincère et bon n'est pas le privilège exclusif d'un seul sexe.Néanmoins, en donnant sa confiance à cette « bonté d'homme» qu'a chantée Alfred de Vigny, Mme Mathilde Alanic souligne les vertus plus délicates d’Eve lorsque l'éducation et une discipline intérieure l'ont formée pour réaliser ici-bas le plus cher et le plus aimable idéal. La Romance de la Joconde, où l'auteur de Au Soleil Couchant a envisagé l'évolution de l'amour dans une âme de jeune fille mûrie par la vie, nous montre de jolis traits de solidarité féminine en face de certains égoïsmes masculins. Mais, comme dans les œuvres de Mme Colette Yver, on sent que l'arrière-pensée de Mme Mathilde Alanic est que la principale valeur de l'Eve ancienne ou moderne réside dans le dévouement: elle ne doit jamais l'oublier, même au milieu des déceptions inévitables de la vie; elle est faite surtout et d'abord pour être la compagne, auprès de qui l'homme doit trouver avec la sécurité le renouvellement de ses énergies et de ses espérances. Quand même elle devrait alors se résigner à rester dans l'ombre, son rôle n'en sera que plus efficace et plus beau.De nos jours, puisqu'il est beaucoup parlé des rebelles et des émancipées, il est nécessaire qu'à travers le charme des fictions une telle propagande puisse se répandre et il faut louer doublement Mme Mathilde Alanic d'être une romancière qui pense au bonheur du couple et dont le sourire est plein de conseils.

Et voilà qu'un remords me hante; je me rappelle que le dernier roman de notre collaboratrice était resté, les feuilles encore non coupées, sur ma table de travail. Pendant les derniers jours des vacances, je l'ai ouvert... Et, aussitôt, il m'a doucement conquis. Il est des livres qui détendent, reposent, nous arrachent à nos inquiétudes et à nos soucis, nous bercent, comme, autrefois lorsque nous étions enfants, la main attentive d'une mère ou d'une nourrice. Petite Miette communique cette aimable impression.

L'auteur, que les lectrices des Annales, sont loin d'ignorer, excelle dans ces récits, lesquels, sans être fades, ni incolores, dédaignent les violentes épices, où trop d'écrivains, même femmes, se complaisent. Le style de Madame Alanic est simple et vivant; sa pensée alerte, saine. Elle regarde la vie directement, exactement. Elle ne forge pas des histoires artificielles, qui lasseraient vite, parce que la vérité observée en est absente. Mais aucune laide éclaboussure ne vient salir la robe fraîche et fleurie qui pare ses personnages. Cette fois, elle a été particulièrement heureuse en évoquant des souvenirs de fillette et toute la féerie authentique des puériles années.

« Je suppose, m'écrit-elle, que chacun a connu comme moi, dans sa vie, une, période vraiment enchantée: celle de la: première enfance. Alors, ignorants du mal et du danger extérieurs, couvés avec. amour par notre entourage, nous vivons avec une plénitude que,nous ne retrouverons plus jamais. Car, insouciant de l'avenir, sans passé, l'enfant possède intégralement le présent et toutes ses jouissances. »L'observation est juste; et je ne l'ai trouvée nulle part exprimée aussi lucidement. Montaigne avait déjà dit: « nous, ne sommes jamais chez nous nous sommes toujours au delà. » Voilà, sans doute, pourquoi nous ne pouvons goûter le bonheur complètement, même lorsque les circonstances s'offrent favorables. Le poison du passé, l'angoisse de l'avenir, gâtent la joie de l'heure actuelle. Carpe diem..., chantait Horace. Se doutait-il que seuls les petits peuvent, selon la locution anglaise, « réaliser» ce conseil, qui se formule aisément, mais que nous autres, les grandes personnes, nous: avons tant de difficulté à suivre ?

Serait-ce que les enfants ne puissent être malheureux? Certes, eux aussi, connaissent les « plus noirs abîmes du désespoir». Qui ne se rappelle l'atrocité de ces premiers gros chagrins, où le cœur crève, en sanglots, pour une déception ou une punition injuste, surtout si cette injustice vient de « Maman» ? Mais la sensibilité est alors si riche que les peines n'y laissent pas des traces d'amertume. Tout est conquête pour l'enfant. Il déchiffre avec des yeux émerveillés le livre, neuf pour lui, de notre vieil univers. Avec les fleurs, comme avec les épines, il fait son miel d'expériences. L'enfant est le vrai sage, justement, je le répète, parce qu'il ressent, avec une vivacité qui n'est pas distraite, les émotions, nées du présent.

On ne peut séparer l'enfant de la mère; et peut-être que lui seul parviendrait à nous donner, s'il savait écrire, la clé des mystères de ce cœur d'or. « Maman! » Ecoutez un marmot ou une fillette bégayer ce simple mot. Quel élan de toute sa petite âme innocente vers l'être qui, réellement, se montre à ses yeux «infiniment bon, infiniment aimable», comme le catéchisme définit Dieu! La mère, omnipotence suprême, tendresse intarissable, sagesse d'où lui vient tout enseignement, met au jour - chaque jour, on peut dire - cette frêle créature qui grandit au lait des caresses. La mère guide les premiers pas; comme Dieu pour l'universalité des mondes, elle lui insuffle la vie à tout instant. Ou, plutôt, la mère recommence son existence avec sa petite ou son petit. Les souvenirs de cette communion parfaite leur resteront à tous deux profondément chers et émouvants...Plus tard, trop tôt, la vie logique et cruelle les séparera; mais le fil invisible, qui les relie, le fil magique, même dans la mort, ne sera jamais brisé.

Sans doute, c'est en rêvant à son enfance où passait le délicieux cinéma, futile seulement en apparence, des légendes populaires, des contes, de fées, des vieilles chansons, que Mme Mathilde Alanic a écrit, une à une, ces, pages, légères parce qu'on croit entendre autour d'elles le bruissement des ai1es du cœur. Et elle a atteint son but, suggérer à ceux qui sauront lire, un réveil de ces réminiscences d'un temps, mi-céleste, mi-terrestre, qui flotte avec des paillettes d'or dans le fond troublé de notre mémoire.

Miette est une petite Française, étourdie, crédule, tendre, chevaleresque, provinciale un peu. Bob [Petit Bob de Gyp, Nelson N°178] l'eût effrayée; elle se serait sentie passablement intimidée devant: « monsieur » Trott [Le petit Trott d’André Lichtenberger]. L'un est trop gavroche, l'autre trop mondain. Mais elle eût joué avec bonheur, près de ce petit ermite du - Jardin des Plantes, qui aimait tant, lui aussi, les images, et dont le maître Anatole France a narré l'histoire dans Le Livre de mon Ami. C'est que Miette n'a pas le scepticisme, en quelque sorte inné, qui glace l'imagination et le cœur de certains bébés parisiens. Ceux-ci, hauts comme leur poupée, en ont déjà extrait tout le son. Frappée de voir une échancrure à la belle galette d'argent qui voyage dans le ciel rustique, elle s'écrie, en dépit de toutes les notions scientifiques: "Tiens, on a mangé un morceau de notre lune". Elle voudrait toucher l'horizon du doigt, enfermer un nuage dans le creux de sa main. Les bêtes l'intéressent beaucoup plus vivement que les gens. Elle a le don d'illusion. Dans le tuyau de la cheminée, d'où le petit ramoneur tout noir vient de dégringoler, elle découvre le chemin du ciel. N'est-ce point par là que descendent saint Nicolas, le cher Noël et la bonne marraine de Cendrillon? Cela ne l'empêche pas d'être maligne et même drôle, un peu philosophe et très poète à sa façon.Tout à coup, inspirée, elle trouve quelque chose qui exprime au juste son sentiment pour « tante Lili », une très jeune fille qui joue avec sa nièce comme avec sa dernière poupée. Je t'aime, dit Miette, de tout mon mignon coeur de rose. Miette, à son tour, deviendra une femme. "Quand Je serai grande" songe-t-elle. Rêve d'avenir qui l'éblouit Ce temps, encore brouillé dans la fantasmagorie des ans lointains, n'arrivera que trop vite. Alors elle se plaira à rappeler la; petite fille de jadis dont les yeux étaient voilés par la brume dorée des cheveux et des espérances. Elle voudra se consoler de savoir, en cherchant à retrouver les précieuses illusions. Et, rêveuse, les yeux un peu humides, le cœur plein de nostalgie, elle se dira : "Quand j'étais petite!" Mme Mathilde Alanic a su, avec finesse, sans effort, nous transporter dans ce joli paradis perdu, et qui, ressuscité par elle, nous est rendu avec les grâces d'un talent féminin.


Quelques liens permettant de retrouver des critiques contextualisées :

Adolphe Brisson : critique de Norbert Dys in Les Annales : 1900-03-11, page 155 gallica
Yves Mainor : critique de Norbert Dys, in Angers-Artiste : 1900-03-24, p 376 gallica
EVA : critique de Le Maître du moulin-Blanc, in Angers-Artiste : 1901-11-30, p 121 gallica
Marcel de Merrist : critique de Le Maître du moulin-Blanc, in La chronique des livres, 1901, tome 2, page 335 gallica
EVA : critique de Mie Jacqueline, in Angers-Artiste : 1903-03-14, p 363 gallica
Yves Mainor : critique de Les espérances, in Angers-Artiste : 1907-03-02, page 341 gallica
Yves Mainor : critique de La gloire de Fonteclaire, in Angers-Artiste : 1907-11-28 gallica
Yves Mainor : critique de La romance de Joconde, in Angers-Artiste : 1908-12-03, p57 à 58 gallica
Jules Bois : critique de La romance de Joconde, in Les Annales : 1908-12-20, page 581 gallica
Critique non signée (probablement Yves Mainor) de La fille de la sirène in Angers-Artiste : 1910-01-06, pp 105 et 106 gallica
Critique non signée de Et l’amour dispose in Romans-revue : 1912 page 391 gallica
Jules Bois : critique de L’Amour dispose in Les Annales : 1912-06-16, page 513 gallica
H. Dartois : critique de Le miracle des perles in Romans-revue : 1912 page 864 gallica
Critique non signée de L’essor des colombes et Les roses refleurissent in Romans-revue : 1920-01-15 page 35 gallica
Roland de Marès : critique Nicole mariée in Les Annales : 1920-06-13, page 502 gallica
Critique de Les espérances in Romans-revue : 1921-10-15, pages 613 et 614 gallica
Critique de Derrière le voile in Romans-revue : 1923-09-15, page 672 gallica
Yvonne Sarcey : critique de Derrière le voile, in Les Annales : 1924-01-20, page 64 gallica
Critique de La gloire de Fonteclaire in Romans-revue : 1924-11-15, pages 851 et 852 gallica
Critique de l’Aube du cœur in Romans-revue : 1925-05-15, pages 376et 377 gallica
Critique de la réédition de Les bottes de sept lieues in Romans-revue : 1925-05-15, pages 394 et 395 gallica
Yvonne Sarcey : critique de Le Mariage de Hoche, in Les Annales : 1928-09-15, page 255 gallica

1912-02-09