Les Auteurs Nelson |
La nécrologie publiée par Le Gaulois est, pour l'instant, notre source la plus complète sur la vie d'Amédée Achard. Nous nous
sommes permis de rajouter entre crochets [ ] quelques rares éléments complémentaires, voire problématiques, tirés de la monographie de
H. Allorge dans le Dictionnaire de bibliographie Française. Nous avons, également, procédé à deux coupes dans l'article pour
éviter deux listes d'œuvres. Achard semble avoir été boudé par la bibliographie républicaine. Pierre Larousse dans son Grand Dictionnaire
universel du XIXème Siècle ne lui consacre que quelques brèves lignes. L'article de Chabrillat, en nous apprenant l'orléanisme assumé de
notre auteur est susceptible de nous éclairer.
Après des alternatives diverses, le mal dont souffrait notre excellent confrère Amédée Achard, l'a malheureusement emporté ; c'est à une fluxion de poitrine qu'il à succombé, hier soir, à quatre heures, n'ayant gardé le lit que dix jours à peine. Amédée Achard est une des physionomies les plus sympathiques de notre monde des lettres ; c'est un vrai littérateur dans la plus honorable acception du mot. N'étant pas obligé de bâcler rapidement ses œuvres pour le journalisme, il a toujours eu le temps de consacrer à chacune les soins délicats d'un maître, j'allais dire d'un petit maître. L'aisance était venue aussi, en sorte qu'il n'a pas été obligé non plus à ces capitulations de conscience que le besoin impose à certains romanciers. Il n'a jamais flatté ce mauvais goût du public qui est seul cause des rocambolades littéraires que nous avons vus ; ses romans étaient faits pour les lettrés par leurs formes pure et académique, et pour les femmes par l'intérêt qu'il savait donner à son action et à ses personnages. Ce qui revient à dire qu'ils avaient tous de la valeur, et, si quelques-uns seulement ont franchi cette indéfinissable barrière qui sépare le succès de la popularité, ainsi qu'il advint à Belle-Rose, par exemple, on peut affirmer que plus d'un eût mérité cette vogue, qui vient parfois sans qu'on sache pourquoi ni comment. Achard était bien l'homme de ses œuvres. Correct et élégant dans sa mise, mince plutôt que maigre, de rapports exquis et homme du monde jusqu'au bout des gants, je le vois encore comme il était dans ses dernières années, avec ses cheveux et sa barbe blancs encadrant un visage doux et sincère. L'œil bien franc, regardant en face, en honnête homme, Amédée Achard ressemblait à un de ces grands seigneurs du dix-huitième siècle qu'il aimait tant à mettre en scène, ayant de son passé la bravoure et le caractère chevaleresque et de son présent l'élégance et la distinction. On eût dit d'Aramis vieilli, toujours prêt pour un aimable rendez vous, aussi bien que pour une périlleuse rencontre. |
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Amédée Achard est né en Avril 1814, à Marseille. Il allait achever sa soixante et unième année. Sa famille le destina d'abord au commerce, il partit pour l'Algérie en 1834, pour coopérer à la fondation d'une entreprise agricole ; mais il n'y demeura pas plus d'un an, et nous le retrouvons en 1835 à Montpellier, chef de cabinet du préfet de l'Hérault. [Le Dictionnaire de Biographie Française le donne comme chef de cabinet du préfet de la Haute-Garonne, Monsieur Floret]. L'administration ne lui sourit guère plus longtemps que le commerce. Il cherchait sa voie. Deux ans après, revenu dans sa ville natale, il s'essayait dans Le Sémaphore, auquel il donna quelques articles littéraires. Paris le tenta ; le journalisme lui plaisait, avec sa vie active et militante, et dès 1838, il est jeté dans la lutte, écrivant un peu partout ; mais surtout au Charivari, au Vert-Vert et à L'entracte, qui en ce temps était une feuille très lue et s'occupant, comme nos journaux du matin, de tout ce qui se passait à Paris. Petit à petit, il s'était fait un nom, si bien que lorsqu'en 1845 on fonda L'Epoque, c'est à lui que fut confiée la chronique que l'on appelait alors le " Courrier de Paris ". Il y illustra le pseudonyme de Grim, qu'il avait fait revivre, et qu'un chroniqueur contemporain a voulu, lui aussi relever de l'oubli. En 1846, Le duc de Montpensier partit pour l'Espagne, où des fêtes brillantes furent données à l'occasion de son mariage avec l'infante, sœur de la reine Isabelle. C'est Amédée Achard qui fut choisi pour accompagner le prince et écrire l'histoire de ces fêtes. L'année suivante, après le très grand succès de son roman Belle-Rose, paru en feuilleton dans L'Esprit public, il reçut la légion d'honneur [Le 11 octobre 1847]. Après le 24 février 1848, il n'oublie pas qu'il doit sa fortune au régime tombé et combat la révolution dans un journal illustré, Le Pamphlet, [dirigé par Auguste Vitu] supprimé lors des journées de juin. Mais, s'il n'a plus son journal, il a encore une épée, et, comme capitaine d'état-major de la garde nationale [Deuxième légion], il lutte contre l'insurrection et voit tomber son frère à ses cotés, frappé de deux balles. [Il reste cinq à six heures aux mains des insurgés, dans une maison du faubourg où l'on avait porté les blessés.] Il ne donna sa démission que lorsque le général Changarnier fut privé de son commandement. En 1849, il recommence à L'assemblée nationale la campagne qu'il avait déjà faite à L'Epoque. Cette fois, la chronique est devenue les Lettres parisiennes, et Grim a fait place à Alceste. Il collabore en 1850 au Corsaire, et là, à la suite d'article très violent contre Fiorentino [du même journal qui avait attaqué la société des gens de lettres], il eut avec lui un duel dont l'issue inquiéta pendant trois mois ses nombreux amis. Souffrant d'un terrible coup d'épée qui lui avait traversé le bras et la poitrine, il va chercher la guérison à Aix-les-Bains, et charme ses loisirs en écrivant un guide de la contrée. A partir de 1851, il renonce un peu au journalisme et le quitte définitivement en 1857, à la suite d'un article paru dans Le Spectateur et qui attira un avertissement à ce journal. Dès cette époque, il se consacra uniquement à faire du roman et du théâtre. […] Il recommença cependant encore un peu de journalisme en 1859, lors de la campagne d'Italie. Le Journal des Débats l'envoya comme correspondant à la suite de l'armée et il y écrivit des lettres fort intéressantes. Il serait difficile de donner ici la liste de tous ses romans ; le catalogue de son éditeur renseignera mieux le public à cet égard. […] [Il couvre la guerre franco-prussienne et il rencontre About et Claretie à Forbach près des combats] Telle fut l'existence de l'honnête homme de lettres qui vient de s'éteindre. S'il peut exister une consolation pour la femme et les enfants qui le pleurent, elle est dans l'universelle sympathie qui s'est manifestée autour de son lit de mort et l'accompagnera par-delà notre monde. |
1840 :
Une arabesque Source : Dictionnaire de biographie française 1840 -1842 : Les français peints par eux même : encyclopédie morale du XIXème siècle, L. Curmer, 422 livraisons formant 9 volumes. Source : Médiathèque de Lisieux. Réédition 1876 : La nourrice sur place, in Les français peints par eux-mêmes, tome1, pp 17 à 24 gallica Réédition 1877: Le Roussillonnais, in Les français peints par eux-mêmes, tome 2, pp 129 à 144 gallica 1842 : Nelly 2 volumes, Source : Dictionnaire de biographie française 1847 : Belle-Rose, (1857, Librairie illustrée, 311pp) gallica 1847 : Un mois en Espagne Ernest Bourdin, imprimé par Plon, 252pp gallica 1849-1850 : La chasse royale, 2 volumes, 710pp, Librairie nouvelle) (1851, Méline, Cans et Cie (Bruxelles) 7 volumes) (1858, 2 volumes, Librairie nouvelle, 257pp)(1868, 2 volumes Calmann-Lévy, 320pp + 346pp) 1850 : Une saison à Aix les bains, Ernest Bourdin, 358pp gallica 1852 : Roche Blanche (1848?) 1852 : Le duel de mon oncle, comédie en un acte avec chant, donnée au Vaudeville 1852/07/16 1852 : Le socialiste en province, comédie donnée au Gymnase 1852 : Par les fenêtres, comédie-vaudeville en un acte, donné au Gymnase 1852/07/10 1852 : Donnant, donnant, comédie en deux actes, donnée au Gymnase 1852/07/14 1853 : Souvenirs de voyage, Un acte en prose, donné au Théâtre-français, 1853/03/16 1853 : Chien et chat (2 volumes), Méline (Bruxelles) 1853 : Itinéraire du chemin de fer d'Orléans à Tours, Hachette,Bibliothèque des chemins de fer, première série guide des voyageurs 1853 : Souvent femme varie, un acte en prose, donné à l'Odéon, 1853/12/25 1854 : Les châteaux en Espagne 1854 : Les petits-fils de Lovelace, Le Valaque, Librairie Nouvelle, 313 +20pp 1854 : Voyage en France dans le musée des familles N°7. Normandie : huit jours à Dives 1854 : Contes et nouvelles: La traite des blondes; Pyrame et Thisbé; Un chapitre de roman; Le roi de cœur; Le châle vert; Lazarine. Michel Lévy, 360pp 1854 : Itinéraire du chemin de fer de Paris à Nantes, [Chapitre d’Orléans à Tours pp117 à 191]L’ouvrage 2franc, le chapitre seul 1franc, Hachette, Bibliothèque des chemins de fer, première série guide des voyageurs, 110 vignettes google books 1854 : Itinéraire du chemin de fer de Paris au centre de la France [avec Moléri], Hachatte, Bibliothèque des chemins de fer, première série guide des voyageurs, 90 vignettes 1854 : Itinéraires des chemins de fer du Centre [Chapitres d’Orléans à Châteauroux], Hachette, Bibliothèque des chemins de fer, première série guide des voyageurs, 45 vignettes 1855 : La robe de Nessus (1858 Libraire nouvelle, 353pp) google books 1855 : Itinéraire de Paris à Bordeaux [avec Moleri et Jules de Peyssonnel] Hachette, Bibliothèque des chemins de fer, première série guide des voyageurs 466pp, 110 vignettes, trois cartes 1856 : Parisiennes et provinciales, Michel Lévy, 316pp gallica 1856 : Madame Rose, Pierre de Villerglé, (1858, Hachette, 204pp) gallica 1856 : Maurice de Treuil, (1858, Hachette, 358pp) gallica 1856 : Thérèse souvenir d'Allemagne, Revue des deux mondes (T1, pages 349 à 374) Wikisource 1857 : Brunes et blondes, le bonheur impossible, Michel Lévy, 314pp 1858 : Les dernières marquises, Michel Lévy, 336pp google books 1858 : Les femmes honnêtes : Daniel, Thérèse, Mademoiselle du rosier, Le bracelet de corail, Michel Lévy, 337pp gallica 1858 : Le clos Pommier Hachette, 146pp google books 1858 : Les Campagnes du marquis d'O, pièce représentée au théâtre de Bade 1858 : Notes sur Bade et ses environs 1859 : L'ombre de Ludovic, Hachette, 188pp, (1886 Calmann-Lévy276pp) google books 1859 : Les vocations : Le musicien de Blois, La maîtresse de dessin, Hachette, bibliothèque des chemins de fer, 303p gallica 1859 : La famille Guillemot, (1861, Hachette, 319pp) 1859 : La famille Guillemot, 1861, Hachette, Bibliothèque des chemins de fer N°331, 319pp google books 1859 : L'eau qui dort, paru in Revue des Deux-Mondes T23, pp513 à 581 Wikisource 1859 : Montebello, Magenta, Marignan : lettres d'Italie mai et juin 1859 Hachette, 310pp Wikisource 1859 : Le jeu de Sylvia, pièce en un acte, donnée au Vaudeville 1859/03/26 1860 : Un coin de la Forêt-Noire, parution dans Le musée des familles N°38 la Herrenwiess, N°40 La vallée de la Murg N°41 Suite et fin (1880 Calmann-Lévy) 1860 : La sabotière, Hachette, Bibliothèque des chemins de fer N°318, 186pp, (Calmann-Lévy, 285pp google books 1860 : Les rêveurs de Paris, Louis de Fontenay, Fabien de Serny, Librairie nouvelle, 293pp gallica 1860 : Les séductions, Marguerite de Thieulay, Clémentine Aubernin, Hachette, 294pp 1861 : Les misères d'un millionnaire, 2 volumes Hachette, Collection des chemins de fer, tome 1, N°357 I, 343pp et tome 2, N°357 II, 344pp google books 1861 : Les filles de Jephté : Salomé, Marthe et Marie,Hachette, 361pp Salomé paru en 1860, in Revue des deux mondes T25, pp35 à 74 Wikisource 1862 : Noir et blanc,Hachette, 326pp (1876, Calmann-Lévy, 276pp) gallica 1862 : Le roman du mari, Jung-Treuttel, Paris (19 rue de Lille) et Leipzig, 186pp google books 1862 : Le musée des familles, N°47 : Paysages et croquis, N°48 : Curiosités de Londres 1863 : La traite des blondes, Le châle vert, Lazarine Cf. 1854 (Calmann-Lévy 1876, 284pp) gallica 1863 : Histoire d'un homme, Hachette, Bibliothèque des chemins de fer N°408, 337pp google books 1863 : Les coups d'épée de Monsieur de la Guerche, Hachette, 2 tomes, tome 1 : 350pp, tome 2 : 384pp 1864 : Le duc de Carlepont, Hachette, 462pp google books 1864 : Le fils du Fauconnier 1865 : Madame de Sarens : Frédérique 1865 : Album de voyages, Hachette, 402pp google books 1865 : Yerta Slovoda, Feuilleton du Journal du Peuple gallica 1865 : La chambre rouge, Théâtre 1865 : Le clos Pommier,drame (Tiré du roman de 1858 en collaboration avec Ch. Deslys), donné à La Gaieté. 1865/06/01 1866 : Les fourches caudines, Hachette google books 1866 : Maxence Humbert (1867),Hachette , 246pp google books 1866 : La chasse à l'idéal (1867),Hachette google books 1866 : Mademoiselle d'Espars, Les animaux malades de la peste Hachette, 427pp 1867 : Albertine de Merris, Comédie en 3 actes tirée du roman Les fourches caudines (1866) donnée au Gymnase (1867/09/14), Michel Lévy, 67pp gallica 1867 : Les chaines de fer, (1872, Hachette, 304pp) 1868 : Le journal d'une héritière 1868 : Marcelle,Hachette, 283pp google books 1868 : La vie errante, (1869, Dentu, 344pp) gallica 1869 : Les trois grâces, Hachette, 380pp google books 1869 : Le serment d'Edwige, Madame de Nailhac (1870, Hachette, 304pp) 1870 : Olympe de Mézières, Le mari de Delphine, Hachette, 403pp 1871 : Récits d'un soldat, Une armée prisonnière, Une campagne devant Paris, Michel Lévy, 307pp gallica 1872 : Les rêves de Gilberte, Michel Lévy, 293pp 1872 : L'alerte 1872 : Souvenirs personnels d'émeutes et de révolution 1872 : L'invalide, comédie en un acte donnée au Gymnase 1872/06/19 1872 : La clé de ma caisse, comédie donnée au Vaudeville 1872/11/23 1872 : Les tyrannies du colonel, pièce en 3 actes, en collaboration avec Eugène Bourgeois donnée à Cluny 1872/05/08 1873 : La vipère, Librairie nouvelle, Michel Lévy, 301pp 1873 : Une nuit à Saint-Avold in Aux Alsaciens et aux Lorrains : L'Offrande, pp 45 à 67. [On assiste à la rencontre d'Amédée Achard avec Edmond About et Jules Claretie dans Forbach]. gallica 1874 : Droit au but, Michel Lévy, 362pp wikimedia commons 1874 : Histoire de mes amis, (1875 Hachette Bibliothèque rose, 307pp) 1874 : Envers et contre tout 1874 : Madame de Villerxel ; La recherche de l'inconnue, Michel Lévy, 291pp, gallica 1875 : La cape et l'épée, Dentu, (Michel Lévy, 446pp) Décès le 25 mars 1875 1875 : La toison d'or 1875 : Le sanglier des Ardennes, , comédie en un acte donnée au Gymnase 1875/07/14 1876 : La famille Aubernin, Calmann-Lévy, 260pp, gallica 1876 : Le livre à serrure, Perce neige, Une nuit à Saint-Avold (Cf.1873) 1876 : La trésorière, Jarny l'ermite, les conseils de révision, Les réfractaires, Calmann-Lévy 1877 : Les campagnes d'un roué 1877 : Les petites filles d'Eve 1879 : Entre le bal et le berceau 1880 : Les trois sœurs 1881 : Un grand d'Espagne et autres nouvelles, Calmann-Lévy, 329pp |
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1857 : Charles Monselet dans La Lorgnette littéraire de 1857
" C'était Grimm avant-hier, c'était Alceste hier, en fait de pseudonymes on pourrait choisir plus modestement. Il est voué aux Courriers de Paris [sa chronique dans le journal L'Epoque ], comme Monsieur Eugène Guinot, et l'on sent parfois qu'il ronge son frein avec tristesse. Pour se délasser il écrit des romans où semble passer le souffle de Monsieur Alexandre Dumas. On parle beaucoup dans le monde de ses beaux meubles en bois de boule et de ses consoles du célèbre Rocaille." " Zaccone Pierre : Le dernier des littérateurs comme Monsieur Amédée Achard en est le premier par ordre alphabétique " 1886 : A de Pontmartin in Les nouveaux Samedis (Deuxième série) Michel Lévy, pp 246 à 257 gallica Critique contemporaine sur le site " Le roman d'aventure " Le Roman d'aventure 2011/12/20 |