N° 375  -  Jean DUFOURT  - Calixte.

Ce livre est tiré en 8 cahier(s) de 32 pages il comporte donc un total de 256 pages
soit 244 pages de texte 12 page(s) en fin de livre.
1926 Critique d’Albéric Cahuet dans L’illustration du 7 aout, N° 4353, page 141

En lisant Calixte ou l’Introduction à. la vie lyonnaise, le livre de M. Jean Dufourt qui manifeste une insidieuse virtuosité à. manier la satire. Je ne sais si M. Jean .Dufourt est lyonnais, mais il a certainement séjourné à. Lyon un assez bon temps pour y trouver et nous rendre sensible cette atmosphère, adultérée de malice, dont il enveloppe la mince intrigue romanesque. Le personnage essentiel du livre c'est, en réalité, la ville e1le-même. Le visage grave, austère, méfiant, d'une grande cité laborieuse, jalouse de ses intimités familiales, soucieuse du secret de ses foyers et de son épargne, apparait à chaque page du récit de cette « conversion d'un Parisien frondeur à une existence respectueusement soumise aux plus nobles contraintes ».

Vous voyez ici l’esprit du livre. Mais vous n’en devinez point le ton, d’une redoutable déférence, que prend l’auteur tandis qu’il prétend nous faire profiter des leçons de son initiation personnelle en résumant. « 1es connaissances indispensables à ceux qui se sentent appelés à la vie lyonnaise » et ne se soucient ni de s'aliéner « les sympathies de la meilleure société », ni de connaître d'amères quarantaines. Les 1yonnais, j'imagine, souriront en tournant ces pages, plutôt. Qu’ils n’y prendront de la colère. C'est toujours avec bonne humeur que l'on reconnaît un peu de son visage dans les glaces déformantes qui en modifient les proportions. Et le livre de M. Jean Dufour est moqueur avec trop d esprit et de souplesse légère pour que l'on commette l'erreur de lui conserver des rancunes.



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